Le Premier Centre Spatial Universitaire de Montpellier

Technologie

La Fondation Van Allen, l’Université Montpellier 2 et le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) se réunissaient à Montpellier pour signer un accord de partenariat qui permettra de créer le premier Centre Spatial Universitaire (CSU) français pour l’enseignement supérieur et le développement de nanosatellites par les étudiants.

La Fondation Van Allen a été créée en 2012 par l’UM2 et des entrepreneurs du secteur spatial dans le but d’aider les projets de nanosatellites étudiants et le futur Centre spatial universitaire (CSU) français. Aujourd’hui, le CNES, l’UM2 et la Fondation Van Allen se sont réunis pour lancer officiellement leur collaboration tout en lançant le nouveau CSU, le premier centre spatial universitaire français. La mission du Centre est de permettre aux étudiants de concevoir, fabriquer et qualifier des nanosatellites grâce à une collaboration étroite avec des scientifiques et des entrepreneurs. Il est basé sur deux sites de l’UM2 – Montpellier et Nîmes – et est le fruit d’une collaboration entre la Région, les entreprises et l’UM2.

Par cette convention, le CNES s’engage à soutenir la création de projets de nanosatellites par des moyens humains et financiers ainsi qu’à participer à diverses actions de formation aux techniques spatiales pour les étudiants de l’UM2. De son côté, l’UM2 a pour mission de former des étudiants dans des domaines spécifiques liés à l’espace, de leur proposer de développer des projets de nanosatellites tout au long de leurs études et de promouvoir les activités spatiales auprès des étudiants français et internationaux et des universités partenaires en lien avec la Fondation Van Allen.

La Fondation Van Allen a aidé le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM) à préparer la voie de la maîtrise du nano-spatial au cours des dix dernières années. Le CSUM, pionnier dans le développement et le lancement de nanosatellites, a multiplié les initiatives ambitieuses et pointues en associant étudiants, chercheurs et entreprises.

Robusta-1A, le premier nanosatellite français, a été lancé dans l’espace par la fusée européenne Vega depuis Kourou, en Guyane française, il y a tout juste dix ans. Le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM), financé par la Fondation Van Allen, a fait ses débuts avec cette réalisation.

Le 29 juin, le CSUM a accueilli 200 visiteurs dans le cadre de la célébration de cette décennie d’exploration spatiale.

Si l’expédition CSUM a été officiellement lancée il y a dix ans (11 ans pour être exact), l’Université de Montpellier a en fait commencé l’activité nanosatellite en 2001.

Nous avons créé un instrument relais pour un satellite en Arizona à la demande de Michel Courtois (ancien directeur de l’Estec, puis membre fondateur de la Fondation Van Allen), mais il a malheureusement explosé avant le lancement », se souvient Laurent Dusseau, directeur du CSUM et de la Fondation Van Allen. Le projet Robusta, un nanosatellite dont la charge utile est destinée à étudier l’impact des radiations sur les composants électroniques, a été retenu dans le cadre de l’appel à projets Espresso, lancé par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES, ndlr), en 2006. Sans expérience spatiale préalable, nous étions une dizaine à travailler sur ce projet, et il nous a fallu six ans pour construire le premier nanosatellite français.

50 étudiants sont impliqués dans le lancement du deuxième nanosatellite.
De cet objectif est née la CSUM, une plateforme technologique créée pour développer et rassembler les ressources et l’expertise en matière d’ingénierie, de fabrication, d’exploitation, de tests et d’applications des nanosatellites. Ces initiatives proposent des projets et des stages pour les étudiants français et internationaux.

L’Université de Montpellier, 3D Plus, Airbus Defense and Space, Expleo et Latécoère sont les cinq membres fondateurs de la Fondation Van Allen, créée en 2012 pour apporter un soutien stratégique et financier à ce dispositif.

Une équipe hautement qualifiée a pu se mobiliser grâce à l’aide de la fondation. En 2017, plus de 50 étudiants ont participé au lancement de la fusée PSLV du deuxième nanosatellite indien. Les capacités et le développement du CSMU sont exponentiels.

Un nouveau système de gouvernance est mis en place au sein de la Fondation Van Allen, avec Laurent Dusseau au poste de directeur et Jean-Claude Gayssot au poste de président. Les objectifs déclarés sont d’adopter une perspective globale et de proposer de nouvelles missions pour les nanosatellites qui seront bénéfiques pour la société.

Déchets plastiques en Méditerranée : identification
Un comité scientifique composé d’éminents chercheurs a été créé en 2020 sous la direction de Jean-Louis Fellous (ancien directeur exécutif du Comité mondial de la recherche spatiale). Sa mission initiale est de patrouiller la Méditerranée.

Le projet Respogli de l’Université de Perpignan, qui visait à identifier les débris plastiques en mer en repérant les caractéristiques spectrales, a été choisi, selon Laurent Dusseau. Les premiers résultats sur le papier sont incroyablement concluants. Nous créons donc un satellite 12U, mais nous avons actuellement besoin de partenaires pour pouvoir concevoir cette mission à partir de zéro.

Le projet, d’une durée de deux ou trois ans, devrait débuter au printemps 2016. Cette mission permettra de localiser et de recueillir les accumulations de plastique, qui pourront ensuite être recyclées par des partenaires commerciaux comme la société Nicollin. La notion pourrait être étendue à la surveillance et à la mesure des feux de forêt.

Alimentation et blindage
D’autres expériences sont menées parallèlement à celle-ci, comme le projet Méditerranée, qui tente d’améliorer les modèles météorologiques pour prédire les phénomènes cévenols provoqués par l’accumulation d’humidité en mer.

Le directeur du CSUM déclare : « Pour résoudre cette question, nous nous sommes entourés de partenaires, dont Météo France, l’IGN, l’Ensta Bretagne et le port de Sète Sud de France. Nous avons également mis au point un nanosatellite, dont le développement a duré sept ans et mobilisé 140 étudiants. Les récepteurs seront embarqués sur un bateau de croisière, et nous avons assuré son lancement sur Ariane 6 pour le printemps prochain.

La transmission en temps quasi réel des données GNSS brutes du navire au centre de contrôle est prévue. La mission devrait être opérationnelle pour les prochaines campagnes de l’événement cévenol en 2023.

Initiatives impliquant le Sénégal et Djibouti
Les lancements de MTCube-2 et de Celesta en juillet constituent deux initiatives supplémentaires en matière de nanosatellites (mesure des effets des rayonnements).

« Un certain nombre d’efforts significatifs pour soigner, nourrir et sauvegarder les populations ont été dévoilés par le CSMU et la Fondation Van Allen. Les programmes djiboutien et sénégalais, qui suivent les données physiques (pluviométrie, climatologie, inondation, évapotranspiration) pour mesurer l’intensité des précipitations et du vent et déterminer la température, sont de ce point de vue essentiels.

Dix étudiants djiboutiens sont accueillis au CSMU dans le cadre d’un programme de compétences pour travailler sur la mission Hydrosat, qui vise à lancer deux CubeSats au premier semestre 2023. L’initiative sénégalaise, qui a été lancée en 2019 et compte actuellement dix étudiants inscrits, pourrait aboutir à la création par le Sénégal de son propre centre spatial.

Le transfert de technologies : la meilleure option
collecte d’informations sur la pêche, l’agriculture, la mer, la gestion de l’eau… Les nanosatellites ont un large éventail d’applications potentielles, et de nouveaux partenariats internationaux pourraient voir le jour en Afrique ou ailleurs. Mais pour l’instant, nous avons besoin de stabilité.

Les installations du CSMU sont une véritable fourmilière, qui simule les conditions d’une véritable agence spatiale. Sans compter le nombre d’étudiants, l’équipe est passée de 10 à 28 membres en deux ans (une vingtaine actuellement).

La structure est complète », remarque Laurent Dusseau. Nos objectifs en termes de technologie et d’éducation ont été atteints. L’état d’esprit qui règne dans notre club de partenaires (5 membres fondateurs et 25 entreprises, ndlr) me rend extrêmement heureux, et j’espère étendre encore ces alliances. C’était la bonne décision pour nous de coopérer avec nos partenaires en transférant la technologie. Les entreprises sont aujourd’hui enthousiastes à l’idée de nous rejoindre et d’ajouter leurs briques. Montpellier a déjà vu la création de 100 emplois, et ce n’est qu’un début !

Le CSUM, organisme modeste au milieu de géants, compte poursuivre l’aventure avec un budget de 1,5 million d’euros, financé à 40% par la Fondation Van Allen et pour le reste par des contrats industriels.

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